Le Président de la Société Havraise d'Etudes Diverses, Monsieur Jacques SIMON, a présenté la candidature de quatre femmes, membres de la SHED, à la médaille de la Jeunesse, des Sports et de l'Engagement Associatif.. 

Voici le discours de cette mémorable cérémonie.

Les textes de présentation des décorées sont de Jacques Simon et Michel GODIN,

les photos de Daniel Haté et Mairie du Havre.

Discours de Monsieur Edouard PHILIPPE,  Maire du Havre, ancien Premier Ministre, pour la Société Havraise d'Etudes Diverses

Mesdames et Messieurs, je voudrais d’abord vous souhaiter la bienvenue dans cet Hôtel de Ville du Havre, et vous dire combien je suis heureux de vous y accueillir.

 

Je voudrais vous dire que nous nous apprêtons, dans quelques instants, à distinguer treize femmes et hommes de cette médaille. Treize, un vendredi ! Je considère que cela nous porte chance ! Jusqu’à preuve du contraire. Ces treize récipiendaires comme on dit, femmes et hommes, qui vont être distingués aujourd’hui, ont des vies extrêmement variées, des engagements extrêmement variés. Certains ont eu un engagement dans le domaine caritatif, d’autres dans le domaine sportif, d’autres dans le domaine intellectuel, certains ont eu une vie professionnelle et une vie d’engagement, d’autres une vie d’engagement tout cours, leurs vies sont évidemment différentes. Pourtant il y a deux points communs à ces treize personnes que nous distinguons ce soir :

 

Le premier, qui est absolument certain, aucune d’entre elles ne s’est engagée dans son action en espérant être distingué de la médaille de la Jeunesse des Sports et de l'Engagement associatif. Vous n’avez pas fait tout ce que vous avez fait pour ça ! Vous n’imaginiez même pas au moment où vous vous êtes engagés que cela aurait pu avoir un sens de recevoir une distinction. Cette distinction vous ne l’avez pas recherchée en vous engageant. Elle vous est décernée ce soir, très exactement parce qu’elle est cela, une distinction ! Qu’est-ce que c’est une distinction ? Est-ce que c’est une médaille ? Ce n’est pas un prix, ça n’a pas une valeur financière considérable, bien sûr que non ! Ça a une valeur symbolique. Laquelle ? Celle de pouvoir être portée. Pourquoi porte-t-on une médaille ? Parce que quand on la porte, les gens voient qu’on a été distingué. Et on a été distingué parce qu’on a fait quelque chose qui mérite que la Nation, le pays, vous disent : « Oui ! Vous avez fait ça ! ». Parce que vous avez fait cela, nous vous disons : Merci ! 

 

Ce soir vous allez donc être distingué de cette médaille de la jeunesse et des Sports et de l’Engagement associatif.

 

Juste un mot sur cette médaille, une médaille c’est comme la vie d’une nation, c’est compliqué. Je voudrais simplement vous dire que vous êtes les héritiers d’une médaille née il y a fort longtemps, en 1929. La première médaille a été créée sous la présidence de Gaston Doumergue, la médaille d’honneur de l’Education physique. Toute l’histoire de cette médaille c’est l’histoire de la place de plus en plus importante du sport dans notre société. Au XIX e siècle le sport est réservé à une élite, parce qu’on n’a pas le temps de faire du sport, on travaille tout le temps, et qu’on n’a peu de moyens d’en faire. Les clubs de sport sont réservés à l’aristocratie… Au fur et à mesure du XXe siècle le sport se démocratise, entre dans les mœurs, on l’apprend à l’école, il prend une place de plus en plus importante dans notre vie, dans notre société, dans nos spectacles, dans notre façon d’envisager nos familles et notre fonction.

 

En 1946, juste après la guerre, on renomme cette médaille d’Honneur de l’Education physique et des sports, on la nomme médaille de l’Education physique et des sports par décret du 27 novembre 1946.

 

En 1956, on crée l’ordre du Mérite sportif, qui comporte trois grades. En 1963, quand le général de Gaulle devient président, il décide de faire « un coup de propre » : il supprime tous les ordres particuliers, les fond en un seul, la médaille d’Honneur de la Jeunesse et des Sports est complétée en 2013 par Jeunesse, des Sports et Engagement associatif.

 

Chaque année, 5300 personnes en France se voient distinguées de la médaille de bronze, 2000 de la médaille d’argent, et 700 de la médaille d’or, ce ne peut être plus. Ce contingent est fixé depuis 2000, il est respecté scrupuleusement chaque année.

 

Un deuxième point commun : il y a quelque chose de particulier chez-vous, un mélange très curieux et très admirable, entre le souci de satisfaire une passion personnelle parce que quand on commence à s’engager c’est qu’on en a envie, que l’on pense qu’on va s’épanouir dans cet engagement, qu’il soit sportif, intellectuel, caritatif. Quand on s’engage et qu’on est distingué par cette médaille, ce n’est pas simplement pour son parcours personnel, c’est pour son parcours au service des autres. En dépit de destins très différents c’est le lien qui vous unit. Un autre point commun est Le Havre.

 

Je vais maintenant procéder à une remise groupée, à Mesdames Jacqueline BELLANGER, Muriel DECHAMPS, Françoise HEBERT, et Micheline HUE.

 

Muriel DECHAMPS vous êtes vice-présidente, Françoise HEBERT, trésorière, Jacqueline BELLANGER secrétaire et Micheline HUE bibliothécaire, et vous œuvrez, toutes les quatre au sein de la Société Havraise d’Etudes Diverses.

 

La Société Havraise d’Etudes Diverses ! Voilà qui n’est pas totalement récent ! Puisque, si je ne me trompe pas, la Société Havraise d’Etudes Diverses est la doyenne des sociétés savantes du Havre, fondée en 1833, à l’époque de Louis-Philippe. L’idée de ces sociétés savantes, est une belle idée, noble, consistant à penser que les femmes et les hommes peuvent s’investir pour que collectivement nous réfléchissions et devenions plus intelligents.

 

C’est assez agréable ! L’idée c’est qu’il y a énormément de sujets d’études que nos concitoyens veulent pouvoir aborder, et veulent pouvoir découvrir, ils ont envie d’apprendre. Ils ont une soif insatiable d’apprendre, d’apprendre, et d’apprendre encore, et qu’on le fait mieux en s’organisant qu’en étant seul avec ses livres ou  avec ses contacts et je trouve cela admirable d’essayer de partager une réflexion, de faire connaître le passé, d’organiser des conférences, des expositions, de permettre au savoir d’avancer, et pas seulement d’avancer, d’être partagé ! Car être intelligent, la belle affaire ! Encore faut-il que l’on puisse développer ce savoir, le transmettre, le faire fructifier.

 

C’est ce que propose la Société havraise, qui a compté des membres illustres, deux présidents de la République, Messieurs Félix Faure et René Coty.

Toutes les quatre vous faites fonctionner cette association, vous lui donnez vie, vous faites en sorte que nous puissions partager et approfondir nos connaissances.